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  • Photo du rédacteurJulien Gamond

La finance durable, une mode ou une tendance de fond dans le paysage français de l’investissement?

Dernière mise à jour : 21 mai 2021


 

La finance durable a prouvé sa capacité à générer de la croissance

Répartition des encours de finance durable en 2019

La finance durable repose sur une vision éthique à long-terme de l’investissement financier avec pour objectif de concilier d'une part la performance économique avec d'autre part des impacts sociétaux et environnementaux. Elle entend alors orienter l'épargne et les investissements vers des entreprises qui agissent en faveur du développement durable.


Elle se subdivise en deux grandes catégories :

  • Les trois approches Environnementales, Sociales et de Gouvernance (ESG) : la finance solidaire, la finance verte et le Social Business ;

  • L'investissement socialement responsable (ISR) : une approche large de la finance durable qui favorise une économie responsable en incitant les gestionnaires d'actifs à prendre en compte des critères extra-financiers dans la sélection de leurs cibles d'investissements.

Fin 2019, l'encours de la finance durable en France s'établit à 1 861 Md€ (soit 51% des encours totaux de la finance) contre 1458 Md€ en 2018, ce qui représente une augmentation de 28%. Parmi ces encours, 1315 Md€ sont issus de l'ESG (36% des encours sous gestion en France en 2019) et 546 Md€ font parties de l'ISR (15% des encours sous gestion en France en 2019).

 

L'ESG : des critères essentiels pour l'évaluation des entreprises

L’investissement selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, dite « ESG » est une stratégie qui consiste à choisir des actions et des fonds qui tiennent compte des pratiques environnementales, sociales et de gouvernance. Il s'agit d'évaluer la façon dont une entreprise affecte la planète, son impact sociétal et la façon dont elle est gérée.


On distingue donc trois critères principaux :

  • Le critère environnemental repose notamment sur la gestion des déchets, la sensibilisation aux risques environnementaux, la réduction des émissions de gaz à effet de serre ;

  • Le critère social tient compte de l'intégration par le travail, la prévention des accidents, la formation continue des salariés, le respect du droit du travail, la supply chain et le dialogue social entre les parties prenantes ;

  • Le critère de gouvernance s'assure de l'indépendance effective du conseil d'administration, la répartition du capital, la structure de gestion et la présence d'un comité chargé de vérifier les comptes de l'entreprise.


 

L'ISR : appliquer les principes du développement durable à la finance

Selon l'Association Française de la Gestion Financière (AFG), l'ISR se définit comme un placement qui vise à concilier performance économique et impact social et environnemental en finançant les entreprises et les entités publiques qui contribuent au développement durable quel que soit leur secteur d’activité.


L'ISR peut prendre plusieurs formes selon les stratégies des gestionnaires d'actifs, notamment :

  • La sélection ESG : les fonds sélectionnent des entreprises selon leur respect de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. En France, c'est l'approche Best-in-Class qui est la plus plébiscitée. Elle consiste à favoriser les entreprises qui mette avant la meilleure pratique dans un secteur donné ;

  • L'approche Best-Effort qui repose sur une sélection d'entreprises témoignant d'une amélioration des leur pratiques ESG dans le temps ;

  • L'exclusion qui correspond à l'exclusion du portefeuille des gestionnaires des entreprises issues de certains domaines d'activités (pétrole, tabac, pornographie...) ;

  • L'approche thématique qui favorise l'investissement en faveur des entreprises qui entreprennent des actions en faveur d'une problématique définie (accès à l'emploi des personnes handicapées, mobilité durable, etc.).



La croissance de l'ISR est aujourd'hui portée par le label ISR, premier label européen de finance durable avec 362 fonds et 140 milliards d'encours de gestion

 

Pourquoi les investisseurs privilégient la finance durable à la finance traditionnelle ?


Les actifs durables surperforment et son plus résiliants que les actifs traditionnels

La question de l'équilibre entre considérations ISR et performance économique a longtemps constitué un frein au développement et à la diffusion de la finance durable. Aujourd'hui la comparaison en matière de performance entre placements ISR et investissements traditionnels est en faveur des premiers.

Au premier semestre les fonds ISR affichaient des performances supérieures de 8 à 15% par rapport à leurs indices de référence

De façon globale, cette meilleure performance des fonds durables est en partie liée au profil des cibles : sont ainsi bien souvent privilégiées des entreprises évoluant dans des secteurs en croissance alors que sont exclus du périmètre d'investissement des acteurs issus des énergies fossiles, la finance ou encore les transport aériens et routiers, dont les cours ont été véritablement mis à mal au plus fort de la crise.


Lors du premier semestre 2020, les fonds durables ont connu une collecte de 30 Md€ tandis que les fonds traditionnels ont subi une décollecte de 148 Md€ (source Morningstar)

A titre d'exemple, Amundi, leader français et européen de l'investissement socialement responsable cumulant 1 613 Md€ d'encours de gestion en 2019, a pour ambition de réaliser des investissements « 100% ESG dans la notation, la gestion et les votes » à l’horizon 2021. L'année dernière, la valeur de ses encours ont augmenté de 7% en un an contre 3,5% pour le reste des encours.

 

La finance durable apparaît comme une véritable tendance de fond en permettant de concilier performance économique et impacts sociaux et environnementaux. Ces placements responsables ont le vent en poupe auprès des investisseurs et la récente crise liée au COVID-19 n'a fait que renforcer cet engouement. La finance de demain sera-t-elle 100% durable ? Rien n'est certain, mais elle en prend le chemin !

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